Initiation à la géométrie de Riemann
F. Rouvière (avec la collaboration d'Alain Debreil)
Cours avec 52 exercices corrigés, 343 + xxviii pages
Calvage & Mounet : juillet 2016.
Deuxième tirage corrigé : novembre 2018.
Troisième tirage "poli et ciselé" : juin 2023.
En préparation : deuxième édition, revue et augmentée (à paraître en 2024?)
Table des matières (abrégée) :
1. Surfaces et géométrie de Gauss
I. Le ds² d'une surface
II. Géodésiques d'une surface
III. Courbure d'une surface
2. Variétés et géométrie de Riemann
IV. Notions de géométrie riemannienne
V. Espaces à courbure constante
VI. Solution des exercices
Présentation du livre :
Quel est le plus court chemin d'un point à un autre sur une surface, celle de la Terre par exemple ? Peut-on y marcher tout droit
? Pourrait-on pour cela se fier à une boussole ? Une réponse précise à
ces questions exige d'étudier d'abord la notion de distance sur la
surface, qu'il faut savoir exprimer dans divers systèmes de coordonnées
(latitude et longitude par exemple). C'est l'objet de la métrique de la surface, encore appelée première forme quadratique fondamentale, ou ds². Munis de cet outil, les habitants de la surface peuvent y mesurer longueurs, angles et aires (chapitre I).
On
peut alors aborder la recherche des "plus courts chemins" et celle des
"plus droits chemins", qui conduisent en fait à la même notion, celle
de géodésique de la surface. C'est l'analogue pour ses habitants de la classique ligne droite en géométrie plane (chapitre II).
À
l'aide des géodésiques on peut dessiner des triangles, mais ceux-ci ont
de bien curieuses propriétés, en contradiction avec les théorèmes de la
géométrie euclidienne : la somme de leurs angles n'y est, par
exemple, plus toujours égale à deux droits. Ce n'est là que l'une des
multiples manifestations de la courbure
de la surface, une notion introduite par Gauss (1827), étudiée ici en
détail au chapitre III. Deux résultats majeurs y sont établis. Le premier, dit Theorema Egregium,
entraîne l'équivalence
d'une dizaine de définitions différentes de la courbure, les unes
extrinsèques (basées sur la variation des normales à la surface,
observée dans l'espace ambiant R^3), les autres intrinsèques (liées
uniquement au
ds² de la surface). Le second théorème est la formule de Gauss-Bonnet, sous forme
locale puis globale ; cette dernière établit un lien
remarquable entre la courbure d'une surface et sa topologie, qui se
manifeste par sa caractéristique
d'Euler-Poincaré.
Le
pas suivant a été accompli par Riemann qui, dans son mémoire
d'habilitation de 1854, a jeté les bases d'une vaste généralisation de
la théorie des surfaces, remplaçant la dimension 2 par une dimension
quelconque et abandonnant toute référence à un espace ambiant. La géométrie de Riemann
est l'objet de la deuxième partie du livre (chapitres IV et V),
indépendante de la première, mais motivée bien sûr par l'exemple plus
concret des surfaces. Après avoir exposé les notions de base sur
variétés, champs de vecteurs et connexions, nous introduisons celle de métrique riemannienne sur une variété, et de connexion associée, qui permet de déterminer les géodésiques. Plus complexe qu'en dimension 2, la courbure est maintenant décrite par le tenseur de Riemann, expliqué en détail à la fin du chapitre IV.
Nous
nous intéressons aussi aux propriétés d'homogénéité et d'isotropie des
variétés riemanniennes et, plus particulièrement, à la géométrie sphérique et à la géométrie hyperbolique (de dimension quelconque), exemples fondamentaux de variétés riemanniennes à courbure constante (chapitre V).
L'ouvrage est complété par une cinquantaine d'exercices, avec leurs corrigés détaillés. Il s'adresse aux étudiants du master de mathématiques
et au-delà, ainsi qu'à tous ceux qui souhaitent s'initier à la
géométrie de Riemann en vue de l'étude ultérieure d'ouvrages plus
avancés. Nous nous sommes efforcés de limiter les prérequis
à une bonne familiarité avec le calcul différentiel et ses
théorèmes généraux (inversion locale et
fonctions implicites), avec quelques notions sur la topologie
générale et les équations différentielles. Aucune connaissance
préalable sur les
variétés différentiables ni sur les formes
différentielles n'est exigée ici, les notions utiles
étant introduites au fur et à mesure des besoins.
Remarques et errata (merci de me signaler vos remarques à l'adresse : rouviere.francois[at]wanadoo.fr )